La transition énergétique ne se fera pas sans ce levier
structurant qu’est le gaz.

Il est urgent de passer d’une culture industrielle trop centrée sur l’électricité,
en particulier nucléaire, à une pluralité d’énergies, de producteurs, de systèmes,
intégrant le gaz et toutes les innovations autour des énergies renouvelables.

 

Du fait de notre histoire, la réflexion sur l’énergie tourne trop autour de l’électricité. Il faut plutôt parler de services énergétiques : chaleur, mobilité, électricité spécifique. Cette approche redonne son importance au gaz. Le gaz fossile et le gaz renouvelable ont pratiquement les mêmes propriétés physiques, ce qui facilite la transition de l’un vers l’autre. L’essor du biogaz constitue un levier structurant des politiques énergétiques territoriales car il concerne l’agriculture, la gestion des déchets,  la mobilité, l’organisation des réseaux de chaleur et la gestion des points d’injection. En cela il encourage une vision systémique des enjeux.

Le power-to-gas, facteur d’interconnexion

Nous devons passer d’un système très centralisé avec de grosses unités de production, des lignes à très haute-tension, des grands sites pétroliers, etc. à un système diversifié, multiple, très maillé associant de plus en plus de petites structures interconnectées. Dans ce schéma, le power to gas symbolise l’interconnection des réseaux. S’il n’est pas encore suffisamment développé en France,  l’Allemagne ou la Chine montrent l’exemple de ce que seront les systèmes énergétiques optimisés du futur.

Relocaliser la facture énergétique

La transition en 5D – diversification, déconcentration, décentralisation, démocratisation et digitalisation – va permettre aux territoires de se réapproprier les enjeux énergétiques La décentralisation en valorisant dans des petites unités déconcentrées les ressources renouvelables locales permet de réinjecter dans l’économie locale une part conséquente de la facture énergétique territoriale. La transition est alors un facteur de développement local !

 

Bruno Rebelle, directeur de Transitions, agence conseil en développement durable, il a été responsable de Greenpeace en France et à l’international. Il a, également, fait partie du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique qui a préfiguré la loi pour la transition énergétique et la croissance verte adoptée en 2015.