Courant 2018, le cabinet E-CUBE Strategy consultants a réalisé une étude. Celle-ci vise à quantifier la valeur socio-économique liée au développement de la filière biométhane en France. Portant sur la période 2018-2030, elle aborde plus spécifiquement les émissions de gaz à effet de serre évitées, la valeur ajoutée économique ainsi que l’impact sur la balance commerciale nationale.

 

 

Ci-dessous un extrait de la synthèse de l’étude :

1) Le développement de la filière biométhane dans des proportions importantes (70 TWh à horizon 2030 – correspondant à un scénario « 30% gaz vert ») permettrait la création, a minima, des 3 valeurs socio-économiques suivantes pour la collectivité nationale estimées chacune entre 6 et 14 Mds€ (en cumulé d’ici 2030) :

  • Emissions de GES évitées (-7 Mds€ en cumulé 2018-2030) : différence d’émissions, sur le cycle de vie, entre le biométhane et le gaz naturel fossile, valorisé avec une valeur de référence de la tonne de GES
  • Valeur ajoutée économique (-14 Mds€ en cumulé 2018-2030) : valeur ajoutée directe créée par les entreprises de la chaîne de valeur du biométhane (création de richesse et d’emplois) valeur du digestat sur l’amélioration des rendements dans l’agriculture biologique -ces 2 catégories incluant les retombées fiscales pour l’Etat
  • Impact sur la Balance commerciale (-6 Mds€ en cumulé 2018-2030) : différence entre la diminution des importations de gaz naturel fossile et d’engrais chimiques et les importations supplémentaires d’équipements liés aux unités de méthanisation

2) Ces premières estimations sont conservatrices, de nombreuses sources de valeurs n’ont pas été prises en compte, faute de données suffisamment fiables à date, et notamment :

  • Valeur ajoutée liée au digestat dans l’agriculture
  • Impact sur la santé de la substitution d’engrais chimiques par du digestat
  • Impact sur la gestion de l’azote, la biodiversité et la qualité des sols, des cultures intermédiaires qui n’auraient pas été cultivées sans la filière biométhane
  • Sauvegarde de l’emploi de certaines exploitations agricoles (qui, sans le complément de revenus généré par la méthanisation, devraient licencier)
  • Potentiel surplus de création d’emplois de la filière injection par rapport à la cogénération

3) Ces premières estimations ouvrent des pistes d’amélioration pour développer la valeur socio-économique créée par la filière biométhane, notamment le développement d’une filière industrielle française visant à diminuer les importations d’équipements.

  • En effet, limiter l’import d’équipements et renforcer la filière industrielle française permettraient d’améliorer la balance commerciale.